Buteo buteo (Linnaeus, 1758) : La Buse variable (Buteo buteo) est une espèce de rapaces diurnes de taille moyenne, appartenant à la famille des Accipitridae, très répandue dans le Paléarctique, où elle niche depuis les îles de l'océan Atlantique jusqu'au nord-ouest de la Chine et de la Mongolie, en passant par l'Europe et la Russie européenne. Sa zone d'hivernage inclut le Paléarctique occidental, l'Afrique de l'Est et australe, ainsi que le sous-continent indien. Comme son nom l'indique, son plumage est très variable selon les individus, mais les plus classiques ont un plumage brun uni sur le dessus, barré sur le dessous, avec un croissant blanc caractéristique sur la poitrine. Son allure est compacte, avec une tête courte et robuste. Ses ailes sont larges et arrondies. Le nom binominal de la Buse variable, Buteo buteo est un tautonyme : son épithète spécifique est identique au nom de genre. Le terme buteo vient directement du latin et signifie « buse, busard » ou « butor ». Il viendrait d'une base b-t d'origine onomatopéique, en lien avec son cri perçant. Le nom vernaculaire « buse » est une dérivation régressive de l'ancien français buison ou buson. Dans son aire de répartition, les termes « buse commune », « buse vulgaire », voire « buse » tout court désignent la Buse variable. L'épithète « variable » renvoie à la forte variabilité de son plumage. Buffon note : « Cette espèce est sujette à varier, au point que, si l'on compare cinq ou six buses ensemble, on en trouve à peine deux bien semblables. » Les autres termes vernaculaires utilisés pour la désigner en français sont notamment « cossard(e) », qui ne semble pas avoir de lien avec le sens familier du mot, mais pourrait renvoyer à son cri, peut-être en rapport avec le mot « causer ». Au sens figuré, le mot « buse » désigne une personne stupide, ignorante et bornée ; on parle même de triple buse. Cet usage péjoratif tiendrait à ce que cet oiseau se dresse mal pour la chasse au vol ou encore au fait qu'il garde la tête fixe quand il guette sa proie. Buffon écrit que « cet oiseau […] paraît assez stupide, soit dans l'état de domesticité, soit dans celui de liberté ». Le nom de la Buse variable dans d'autres langues européennes fait souvent allusion à son régime alimentaire : elle est la « buse des souris » ou le « souricier » en allemand (Maüsebussard), bulgare (Обикновен мишелов), danois (Musvåge), espagnol (busardo ratonero), finnois (hiirihaukka), hongrois (Egerészölyv), islandais (Músvákur), norvégien (Musvåk), polonais (myszołów) et serbe (Mišar), et le « souricier des montagnes » en slovaque (myšiak hôrny). En suédois, elle est celle qui mange des serpents (ormvråk), tandis qu'en italien (poiana comune), elle se nourrit de poules et est commune. D'autres langues insistent sur son caractère commun, comme l'anglais (common buzzard), le catalan (aligot comú) et le roumain (șorecar comun). En néerlandais, elle est simplement une buse (buizerd) ; en tchèque, c'est une buse des forêts (káně lesní). En portugais, il s'agit d'un aigle à ailes arrondies (águia-d'asa-redonda). Plus récemment, l'ONG Birdlife International et le Handbook of the Birds of the World ont opté pour le nom Eurasian Buzzard ou « Buse d'Eurasie », en référence à son aire de répartition. Il est à noter que l'anglais buzzard vient de l'ancien français buisart, c'est-à-dire « buse » avec le suffixe péjoratif -art/ard, renvoyant là encore à son incapacité à chasser. Dans les années 1830, le nom a été repris dans le Nouveau Monde pour désigner de nouvelles espèces jugées semblables, mais sans lien avec le genre Buteo, comme l'Urubu à tête rouge, souvent appelé turkey buzzard. Inversement, le mot français busard est un faux-ami renvoyant au genre Circus.